mardi 10 juin 2014

Reprendre la "plume"...

Des mois que je n'écrivais plus rien d'autre que des articles sur mes blogs, des commentaires sur les forums...

Des mois que la "feuille blanche" n'était plus une "crainte" mais un résultat. J'étais passée de l'autre côté, du côté des édités. Cela m'a obligé à relire ce premier roman, et à chaque fois que je m'y replonge pour extraire une citation, je lui trouve tous les défauts du monde : répétitions, lourdeurs... limite honte de ce texte qui pourtant a trouvé éditeur et quelques courageux lecteurs qui ont, je cite, "adoré".

Alors on se questionne, on doute... Et écrire n'est plus un plaisir mais une épreuve. Alors que tant d'autres voudraient être à ma place et tenir leur livre entre leurs mains, je ne trouve aucune légitimité à être éditée...

Alors j'ai repris des livres et j'ai lu. Même constat amère, la magie ne me transportait plus, je ne voyais que les lourdeurs, les descriptions qui n'en finissent pas, qui ne "coulent" pas. Et pourtant cet auteur, j'ai adoré le lire et passer mes nuits blanches sur ses pages noircies autrefois.

Et pourtant, après avoir eu une grande discussion avec une de mes lectrices, je me suis rendu compte qu'elle posait des yeux émerveillés sur des personnages et une histoire, pas sur des constructions grammaticales... Aurais-je perdu cette faculté à m'émerveiller ?

Et alors...

Et alors, j'ai décidé de lâcher prise. J'ai tellement dépensé d'énergie à faire de ce livre édité "quelque chose", que j'en ai oublié le plaisir simple et pur d'écrire, avant tout pour soi. Ne plus réfléchir en terme de "lourdeurs", de "répétition", d'éditabilité... juste... écrire. Arrêter de penser au lecteur, il n'est qu'un spectateur. Mon manuscrit a cessé d'exister le jour où il a été édité. Aujourd'hui, il est un livre, et je n'ai plus la main de dessus. Ce sentiment d'échange à huis clos entre moi et mes personnages, tout cesse lorsque le point final est accordé au BAT.


Je ne sais si cela durera, mais j'ai repris la plume, ou plutôt le clavier. J'ai repris mes recherches sur les temps anciens, les peuples du Nord... Prendre plaisir à formuler une phrase en une langue qui n'existe plus, juste le temps d'une réplique. Prendre plaisir à regarder ce monde imaginé à travers les yeux de mes personnages, et me plonger dans mon imaginaire, moi, seule, m'émerveiller...