dimanche 25 janvier 2015

Quand écrire est un peu plus compliqué que ça...

Écrire, poser des lettres comme au Scrabble, mettre des mots les uns après les autres, faire des phrases, des paragraphes... une histoire qui ait du sens. Rien de bien « compliqué », le plus difficile étant de sortir une histoire originale, qui fasse circuler les émotions.

On dira que pour la partie la plus difficile, je me débrouille plutôt bien. Les émotions j'ai appris à les libérer, que ce soit avec des mots ou des images.

Non, le plus difficile c'est d'aligner ces fichues lettres et ces mots.

Le plus difficile c'est de parfois chercher pendant de longues minutes ce mot dont je peux réciter la définition avec une grande finesse...

Pas tant difficile que frustrant, frustrant de se sentir limitée par les « moyens » quand l'imagination est gigantesque.

Le plus frustrant, c'est d'écrire quand le cerveau s'emmêle les pinceaux. Quand il fait n'importe quoi. Ça arrive à tout le monde me direz vous, avec la fatigue ou le stress... Oui, peut-être... Sauf que chez moi, c'est tout le temps, c'est à l'écrit, c'est à l'oral... Ça porte un nom, dans mon cas on a appelé ça de la paraphasie (à l'oral) et de la paragraphie (à l'écrit). Ma maladie provoque ce joyeux bazar. Vous, lecteurs, vous ne voyez rien, car je me relis et j'essaie de nettoyer toutes ces coquilles et autres « non-sens ». Quand je parle c'est déjà plus pénible, car on ne peut pas revenir en arrière... avec un peu de chance, vous n'y entendrez rien, car je ne vais pas relever l'énormité que j'ai dite et je vais poursuivre... généralement lorsqu'on écoute quelqu'un parler, on fait sens avec la globalité de la phrase, si un mot est changé par un autre, ou deux syllabes inversées... ça passe.

Dans ces joyeusetés, par période, j'ai aussi beaucoup de mal à planifier et à organiser les idées sur le long terme. C'est le cas en ce moment, donc je n'écris pas ou peu. Mon histoire en cours est déjà bien avancée, et je n'ai plus la globalité en tête pour me permettre de poursuivre. Ça reviendra.

Comme je suis de nature têtue, entêtée ou persévérante (je vous laisse apprécier les nuances de ces trois adjectifs), je n'arrêterai pas d'écrire. Si j'arrête, c'est le début de la fin.

Ouais, mais tu viens de dire que tu n'écrivais plus...

J'écris tous les jours, dans le cadre de mon nouveau métier, et ça me demande des ressources considérables pour contrôler le « bazar » et pour me familiariser avec cette nouvelle façon d'écrire, pour intégrer les « contraintes » liées à ma production. Du coup, quand je suis chez moi, les ressources sont épuisées, je passe en mode régénération...

Cependant, comme j'aime sentir mon cerveau travailler, à défaut d'écrire je continue de lui faire faire de la gymnastique. Je m'initie à une nouvelle langue... ça met en route de nombreux processus d'apprentissage, ça crée de nouvelles façons de pensée, de nouvelles interactions mentales... Et ça me permet de trouver des parades et des stratégies pour pallier mes difficultés.

Voilà, je ne serai jamais un écrivain prolifique, il faudra se faire à l'idée (et c'est peut-être mieux comme ça).